Et si ce qu’on ne voit pas était ce qui pèse le plus ?

Il y a des blessures qu’on ne voit pas.

Pas de bleus, pas de pansements. Pas de dossier médical. Et pourtant… un quotidien plus lourd, un rapport au monde distordu, un corps qui réagit trop ou pas assez, un mental qui fatigue vite. Et personne ne voit rien. Parfois même, on ne voit rien. On pense juste qu’on est “comme ça”.

Ces blessures invisibles, issues du stress chronique, de la pauvreté affective ou matérielle, des micro-traumatismes répétés, ne laissent pas de trace sur la peau. Mais elles s’impriment en profondeur, dans le cerveau, dans le système nerveux, dans le souffle. Elles façonnent la vie, silencieusement.

Et la double peine, c’est ça : porter une douleur, et en plus, ne pas être cru·e. Ne pas être compris·e. Être mal interprété·e. Trop. Ou pas assez.

Le neurofeedback et le biofeedback comme fenêtres ouvertes

Ce que j’aime dans ces approches, c’est qu’elles permettent de voir l’invisible.

Elles offrent un espace de compréhension, une fenêtre sur l’impact réel du vécu sur notre physiologie. Elles ne posent pas d’étiquette. Elles observent. Et elles montrent que non, ce n’est pas “dans votre tête”. C’est aussi dans le corps. Et ça peut évoluer.

Parfois, on ne se sent pas “malade”. On ne se sent pas “traumatisé·e”. Mais on sait bien qu’il y a un truc qui ne tourne pas rond. On se dit juste qu’on est fragile, lent, instable, “pas comme les autres”.

Et si ce n’était pas vous, le problème ?

Et si c’était votre système nerveux, encore en mode alerte après toutes ces années ?

Ce n’est pas magique. C’est réparateur.

Oui, le neurofeedback prend du temps. Ce n’est pas un traitement éclair. C’est un chemin.

Un chemin pour réapprendre la régulation. Pour remettre du lien là où il y a eu du chaos.

Un chemin fait d’écoute, de patience, de retours subtils mais puissants.

Ce n’est pas un “reboot”. C’est une régénération.

Et c’est justement parce que c’est doux, lent, respectueux… que ça tient. Parce que ce qui a été gravé profondément a besoin d’autant de profondeur pour cicatriser.

Et si on osait croire que ce n’est pas foutu ?

Ce que le neurofeedback et le biofeedback nous rappellent, c’est qu’il y a toujours une marge de plasticité, toujours une possibilité de mieux.

Pas en niant ce qui a été.

Mais en donnant au corps, enfin, la chance de se poser.

Et à l’esprit, l’espace pour se reconstruire.

👉 Pour celles et ceux qui souhaitent aller plus loin, je vous invite à lire l’article publié par Neurologic : https://pro.neurologic.fr/blog/v29

Il explore avec clarté et humanité comment l’exposition précoce au stress chronique peut impacter en profondeur les réseaux cérébraux fonctionnels et surtout, pourquoi ce n’est pas irréversible. Une grille d’analyse précieuse pour mieux comprendre ce que le neurofeedback vient doucement réparer.

Crédit photo : Janis Fasel sur Unsplash

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